Selon des enquêteurs privés, 3 cadres ont des comptes en Suisse et au Liechtenstein alimentés par une société chinoise.
La piste chinoise se confirme dans l'affaire d'espionnage ayant pour cible Renault. Une note de la Direction centrale du renseignement intérieur en date du 7 janvier dernier en atteste. Pour l'instant, il ne s'agit que d'un faisceau de soupçons convergents par le contre-espionnage français.
Les voitures chinoises électriques avaient une sacré avance...
Pour l'heure, les policiers de la sous-direction de la protection économique de la DCRI sont en alerte. Ils ont juste procédé à un certain nombre de «vérifications» en attendant que le constructeur dépose une plainte en bonne et due forme. Celle-ci, devenue inéluctable, pourrait intervenir dans les tout prochains jours.
La Chine dément les accusations «sans fondement et irresponsables»
Dans un premier temps, tout semblait indiquer que Renault ait voulu régler cette affaire en interne, en toute discrétion et sans faire de vague. Lorsque le constructeur apprend en août dernier, à la faveur d'une dénonciation, semble-t-il, des soupçons de corruption mettant en cause trois de ses cadres dirigeants, il confie le soin de cette affaire à son comité de déontologie qui, en étroite relation avec quelques membres de la direction générale, s'organise pour collecter des informations. À sa manière. Plutôt que de faire appel aux services officiels, il s'appuie sur une société de sécurité privée pour enquêter sur d'éventuelles malversations. À la stupeur générale, les noms de Jean-Michel Balthazard, membre du comité de direction et directeur de la division «amont et projets» qui travaille depuis trente ans pour le groupe, de son adjoint, de Bertrand Rochette, en charge des avant-projets, et de Matthieu Tenenbaum, adjoint du directeur du projet véhicules électriques, sont cités dans le dossier confidentiel. Pendant des mois, ces trois hommes ont été observés, permettant aux enquêteurs et à Renault de remonter la filière.
«Les services spécialisés de police ont appris l'existence de cette affaire par la presse, affirmait ce lundi au Figaro une source proche du dossier. Étonnés, ils se sont même approchés de leurs homologues la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) qui n'étaient au courant de rien non plus…» Les trois cadres dirigeants ont été mis à pied le 3 janvier dernier avant qu'une fuite dans la presse mette le feu aux poudres et que Renault entre en contact avec le contre-espionnage la semaine dernière.
La Chine dément ce mardi matin toute implication dans l'affaire d'espionnage industriel présumée chez le constructeur automobile Renault, annonce un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
«Nous avons noté les informations à ce propos (...). Ces accusations sont totalement sans fondement et irresponsables. La partie chinoise ne peut les accepter», a déclaré ce porte-parole, Hong Lei, lors d'un point de presse ordinaire.
Un géant chinois de l'électrique accusé
Refusant a priori de dévoiler le nom de la mystérieuse officine, le constructeur a livré certaines de ses conclusions. Selon nos informations, les enquêteurs privés auraient établi avec certitude que deux des trois dirigeants soupçonnés de malversations disposent respectivement d'un compte bancaire au Liechtenstein, où 130.000 euros ont été découverts, et d'un second en Suisse où 500.000 euros ont été déposés. Toujours selon cette officine, l'argent proviendrait d'une société chinoise basée à Pékin, power China le géant de la distribution électrique…
Pour opacifier le circuit financier des présumés pots-de-vin, les versements occultes auraient transité via une série d'intermédiaires établis à Shanghaï
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